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Origines au pluriel car au moins deux versions différentes nous sont proposées à ce jour et il nous est impossible de définir avec exactitude quelle est la bonne. C’est pourquoi nous vous les proposons toutes les deux en sachant qu’elles ont fait l’objet de recherches très poussées par les abbés d’Harréville et Grugnola, tous deux anciens curés de notre paroisse.

1ère version :
Anould vient du vieux mot latin : ANOLDIUM, ou AD NODUM qui a donné successivement ANNOUX, AUNOULF et enfin ANOULD. Le village s’appelait autrefois ONU voulant dire « AUX NŒUDS ». On doit cette étymologie à la contrée ou ANOULD est situé : cette contrée était anciennement couverte de broussailles. Il y avait une simple chapelle à Lanoux qui fut le premier village de la commune. Pour s’y rendre et pour communiquer entre eux, les habitants des granges éparses qui composaient le village, avaient fait des espèces de chemins en entrelaçant et en nouant entre elles des branches d’arbrisseaux, de là le nom « AUX NŒUDS » dont plus tard, par corruption, on a fait ANOULD.

2ème version :
Anould vient du vieux mot latin : ALNUS voulant dire Aulne ou Aune… lieu ou se trouvent des aulnes, comme Fraize (Fraxinus en latin) lieu où se trouvent des Frênes, Saulcy (du latin Salix) lieu ou poussent des saules.
Quoiqu’il en soit, nous avons le choix entre les deux origines : Anould venant de « ALNUS » Aulne… ou de « AD NODUM » Aux Nœuds.


Quelques dates :
Le plus ancien titre où il soit question d’Anould est de 1225 ; c’est l’abandon, en forme d’indemnité, fait par le Duc Mathieu, au Chapitre de Saint-Dié, de nouveaux cens ( redevance en argent ou en nature, due par des tenanciers au seigneur du fief dont leur terre relevait) sur la comme d’Anould.
En 1295, le Duc Ferry engagea à Raoul, Henri et Evrard d’Andelot (Alsace) ce qu’il avait à Anould.
Le 5 juin 1395, il y eut un accord entre le Duc de Lorraine et le chapitre de Saint-Dié au sujet de la vaine pâture des Bans d’Anould et de Clevecey. Le Duc Henri engagea, le 5 novembre 1614 le Ban d’Anould à François Fournier, receveur de Saint-Dié, moyennant 16.000 francs barois, avec faculté de ré achat perpétuel.
En 1594, Anould fait partie du bailliage de Nancy et de la prévôté de Saint-Dié.
En 1624, le Prince de Phalsbourg entra en jouissance du Ban d’Anould, comme concessionnaire des droits de François Fournier auquel il fut subrogé.


Le 9 novembre 1654, Henriette de Lorraine, veuve du Prince de Phalsbourg, céda, avec l’autorité de son second mari, François Grimaldi, Prince de Luxheim, le Ban d’Anould à Nicolas Certany, de qui il passa à Paul Dolmaire en 1687.
On voitdans l’énumération des droits dont jouissaient les Ducs de Lorraine au Château de Spitzemberg, que les Ban de Fraize, Anould et Clefcy devaient des langes à la chambre de Madame la Duchesse. La rente annuelle des habitants d’Anould était de 3 francs, 4 gros plus 2 réseaux, 2 bichets, 10 pots, 2 chopines de seigle. Il y avait sur le Ban d’Anould, un fief appelé Trésonnerie.
Jusqu’en 1671, époque où elle fut érigée en cure, la paroisse de Clefcy fut une dépendance d’Anould qui ne formait aussi qu’une communauté avec Ban-le-Duc (devenu à la Révolution Ban-sur-Meurthe).
En 1710, Anould fait partie du bailliage et de la prévôté de Saint-Dié.
En 1751, le Ban d’Anould était composé de l’Anoux, la Hardalle, Déveline, les Granges, Chalgoutte, les Gouttes, Braconcel, Ste Marguerite, le Paire, Gérhaudel, le Souche, Vauchères et une partie du Vic.
En 1754, Anould fait toujours partie du bailliage et de la prévôté de Saint-Dié, mais est régi par les lois et les coutumes de Lorraine.
En 1790, Anould fait partie du district de Saint-Dié et du canton de Saint-Léonard.


En 1845, Anould comptait 2.532 habitants, la superficie de la commune était de 2.425 hectares. On y cultivait, autrefois, outre le foin et le seigle, l’avoine, les pommes de terre, le chanvre, le lin et le sarrasin.
Il y avait 15 écarts : Chalgoutte, le Chapelet, Déveline, Gerhaudel, les Gouttes, les Granges, la Hardalle, la Haute Fontaine, l’Anoux, la Mangoutte, le Paire, le Raingoutte, le Souche et Vanchère.


Anciennes coutumes d’Anould :
– Il y avait encore il y a peu de temps, dans cette commune, un ancien usage : lorsqu’un jeune homme épouse une jeune fille d’une autre paroisse, qu’elle doit habiter, les garçons l’accompagnent, en armes, non seulement à l’église où a lieu la bénédiction nuptiale, mais jusqu’aux limites du nouveau village où elle doit fixer sa demeure. Forces compliments sont alors faits et se continuent jusqu’à ce que les demandeurs de la mariée aient donné à ceux qui l’accompagnent quelques pièces blanches enveloppées dans du papier et dont on a grand soin de vérifier la qualité, attendu que ces pièces doivent être blanches et de bon aloi, comme la mariée. La même scène se renouvelle près de la demeure de l’époux, et alors seulement la compagne lui est abandonnée.
– A Noël, avant de partir à la messe de minuit, on donnait une ration supplémentaire au bétail pour l’amour du Christ dans une étable à côté des bêtes, et aussi par reconnaissance pour ces bêtes qui avaient réchauffé les membres transis du petit Jésus.
– A l’Epiphanie, on mange toujours des gâteaux des rois et on a soin de garder la part du pauvre.
– Aux Rameaux, après les avoir fait bénir à l’église, on déposait sur les tombes, au coin de l’écurie et à la tête de chaque crucifix le buis bénit ou les branches de saule garnies de leurs chatons.
– Le Vendredi Saint, les enfants passent avec leurs « teurlaques » (crécelles) pour inviter les chrétiens à l’office.
– A la Toussaint, on sonnait en mort toute la nuit pour demander des prières pour les trépassés.
Le Culte des morts est encore très profond. Chaque famille a ses tombes et ceux de chez nous qui meurent au loin sont ramenés, à grands frais parfois, dans la tombe de famille. On veille toujours ses morts avec respect.
– On ne passait jamais devant la Croix des Chemins sans se signer et jamais on ne mangeait une belle miche de pain sans avoir tracé dessus le signe de Croix.
– Dans les fermes de la montagne, on trouve encore cette si sympathique coutume des « LOURRES » (veillées où tous les voisins s’invitent chacun leur tour) qui entretiennent si bien l’amitié fraternelle entre voisins.